Article publié dans Le Cavalier Romand :
Depuis son plus jeune âge, Cindy a baigné dans le monde des chevaux. Son papa et sa maman, férus depuis longtemps d'équidés, lui ont très tôt transmis cette passion qu'ils continuent encore d'assouvir par l'élevage de chevaux sur leur domaine du Mont-Cornu.
A cheval depuis l’âge de 7 ans, Cindy fait ses débuts en compétition quelques années plus tard, pour arriver très rapidement en catégorie RIII. L’école obligatoire terminée, elle quitte le cocon familial pour s’embarquer dans un transport de chevaux destination l’Irlande, où elle passera 6 mois chez Iris Kellet, puis ira terminer l’année chez Andréa Etter.
Ce périple exécuté, Cindy retourne à la Chaux-de-Fonds afin d'y entreprendre une formation commerciale, seule garante de bases saines pour la gestion de ses futures écuries. Son avenir est en effet d'ores et déjà décidé, il sera équestre.
A vingt et un ans, comme les charpentiers de Hambourg elle part sur les routes de France et d’ailleurs, pour marquer une première étape chez le très reconnu Thierry Pomel. Là-bas, commençant par une année de formation en tant que stagiaire, Cindy montera jusqu’au niveau MII avec des chevaux confirmés de niveau moyen que lui ont offerts ses parents. Puis la seconde année, elle passera du statut de stagiaire à employée. Cindy commence à saisir toute la complexité des rouages qui différencient l'amateur du professionnel, et comprend très vite que l’on ne peut pas monter dans la cours des grands sans argent ni sponsors et qui lui faudra beaucoup de temps et d'abnégation pour parvenir à son objectif d'animer sa propre écurie.
Son objectif : les jeunes chevaux
Cindy réfléchit beaucoup à ce qu’elle a vu, entendu, appris et vécu ; elle décide de se consacrer à la formation des jeunes chevaux. Elle s’engage au Haras de Vulsain qui est une véritable référence pour la formation des jeunes chevaux. « La vie au Haras de Vulsain a été très enrichissante pour bien comprendre le fonctionnement du métier ». Commente-t-elle. « Là-bas, j’ai réalisé très vite que rien n’est simple ni acquis. C’est un métier formidable, mais il exige d'avoir les épaules larges et de serrer fort les dents. J'y ai découvert toute sa profondeur et sa rudesse ».
Durant trois ans encore, entre Toscane et Tessin, Cindy va s'enquérir d’autres expériences au contact des jeunes chevaux, la conduisant plus particulièrement à s'intéresser aux «entiers» et à l’enseignement. Jamais rassasiée, Cindy pousse même jusqu'à l'entraînement des trotteurs, histoire de voir comment les autres procèdent dans leur lointaine discipline.
L'Italie, marquera plus particulièrement Cindy par les valeurs humaines. " Etre loin de chez soi, de ses repères et de ce que l’on connaît pousse à penser au sens que l’on donne à ce que l’on fait", remarque-t-elle. "Chaque geste avec chaque cheval à sa grande valeur et sa juste conséquence".
Après sept années passées sur les routes, Cindy décida de ramener son balluchon.
Retour au Mont-Cornu
Fin 2008, Cindy réinvesti le domaine du Mont-Cornu. Elle parle ainsi avec chaleur et reconnaissance de ses parents qui lui ont offert des chevaux, qui pendant son absence ont continué l’élevage et le travail sur le domaine. Respirant les essences des bois familiaux, les écuries dégagent, une atmosphère sereine, particulièrement apaisante pour les chevaux. L'implication familiale s'y traduit sous la forme d'une bonhomie permanente, chacun assumant sa partie du travail : le papa s’occupe entre autres des mises bas et du domaine, Steve le frère a la responsabilité des chevaux vivant au pré. Il y passe énormément de temps afin que les futurs athlètes soient en total confiance avec l’homme pour démarrer leur carrière.
Des plans pour la construction d’une halle de débourrage et d’un carré supplémentaire ont été déposés afin d’optimiser les installations.
Un développement en perspective
Les différents volets dans les quels Cindy veux orienter son travail sont : L’élevage, en mettant l’accent sur un bon suivi du poulain du point de vue santé, développement, relationnel, en restant très proche de la nature.
Le débourrage est un domaine que Cindy a très à cœur de faire bien dans le respect du cheval, en lui donnant confiance, envie de travailler, dans un climat positif avec bonne humeur. Elle insiste sur le fait de responsabiliser le jeune cheval en l’aidant à comprendre s’il fait juste ou faux. L'ensemble du débourrage est construit comme un temps de jeu, où le cheval profite des ses découvertes quotidiennes pour s’acclimater à un maximum de choses qu’il pourra rencontrer plus tard à l’écurie, sur la route, en forêt ou sur les terrains de concours.
Reprenant le même postulat utilisé pour le débourrage la mise en valeur de ses produits ou d’équidés qui lui sont confiés vise avant tout le confort du cheval et du cavalier. Ce confort sera physique, en offrant de la souplesse au cheval, et moral par la mise en confiance de l'animal. Ceci est donc la suite logique de l’étape précédente qui l’amène à monter les jeunes chevaux en concours.
Le commerce fait également parti de ces prestations, « comprendre exactement les désirs du cavalier et lui présenter le cheval qui lui correspond est la plus belle manière de vendre les chevaux ». Pour ce faire, Cindy pourra proposer au futur propriétaire un cheval issu de ses écuries ou d'autres élevages.
Puis prend place à L’enseignement qui est un sujet qu’elle a creusé durant toutes ces années. « Faire un travail adapté au cavalier et au cheval, leur donner confiance, travailler la souplesse du cheval et du cavalier pour les amener à être en harmonie l’un avec l’autre dans la légèreté et l’équilibre ». Voilà tout l’objectif de son enseignement.
Non effarée par l'ampleur de la tâche qui l'attend, Cindy sait qu'elle dispose aujourd'hui des clés pour réussir, son aboutissement ultime n'étant pas l'accumulation des gains, mais véritablement la synthèse des expériences pour ne plus penser qu'homme-cheval…
Nota : Dans le cadre du comité de l’AEN Cindy vient de reprendre le poste de vice-présidente, elle a été plusieurs années la présidente du concours hippique du Mont-Cornu. Un beau concours s’organise à nouveaux cette année sous les guides de son père soutenu par Cindy en tant que vice-présidente et toute l’Amicale du Mont-Cornu.
Quelques questions :
CB Quel est le premier acte du débourrage ?
CL : L’observation du cheval au pré ou dans son boxe, entrer en contact avec lui sans vouloir tout de suite lui mettre quoique ce soit comme harnachement. Ecouter, regarder, comprendre avec le cœur.
CB. Le deuxième objectif ?
CL : créer un lien, que le cheval ait envie de m’approcher ; suivra le travail a pied, qu’il marche à côté de moi que l’on continue à créer un lien de confiance.
CB. Jusqu’à quel niveau un jeune cheval est-il en débourrage ?
CL : Le cheval reçoit l’éducation à pied et les premières bases sous la selle et termine son débourrage par ses premières sorties en promenade
CB Combien de séance te faut-il pour qu’un cheval accepte le cavalier avec la selle sans longe ?
CL : Il m’a fallu seulement 5 séances pour débourrer les chevaux qui ont été élevés à la maison. C’était les débourrages les plus faciles. Les chevaux qui ont reçu moins d’attention me prennent beaucoup plus de temps
CB. Combien de temps faut-il compter pour le débourrage d’un jeune cheval ?
CL : Pour chaque cheval, il faudra un temps différent, raison pour laquelle je travaille sur un mode de forfait afin de pouvoir assurer un travail sûr et concret dans le respect de son évolution.
CB. Qu’est-ce qui est le plus important dans le débourrage ?
CL : Que le travail soit fait en totale confiance avec l’homme. Pour le cheval c’est une grande étape de sa vie. Pour moi c’est un honneur de pouvoir lui offrir cela. Il faut lui donner cette confiance, répondre à ses peurs et lui ouvrir un chemin de vie dans le respect de sa propre évolution.
A cheval depuis l’âge de 7 ans, Cindy fait ses débuts en compétition quelques années plus tard, pour arriver très rapidement en catégorie RIII. L’école obligatoire terminée, elle quitte le cocon familial pour s’embarquer dans un transport de chevaux destination l’Irlande, où elle passera 6 mois chez Iris Kellet, puis ira terminer l’année chez Andréa Etter.
Ce périple exécuté, Cindy retourne à la Chaux-de-Fonds afin d'y entreprendre une formation commerciale, seule garante de bases saines pour la gestion de ses futures écuries. Son avenir est en effet d'ores et déjà décidé, il sera équestre.
A vingt et un ans, comme les charpentiers de Hambourg elle part sur les routes de France et d’ailleurs, pour marquer une première étape chez le très reconnu Thierry Pomel. Là-bas, commençant par une année de formation en tant que stagiaire, Cindy montera jusqu’au niveau MII avec des chevaux confirmés de niveau moyen que lui ont offerts ses parents. Puis la seconde année, elle passera du statut de stagiaire à employée. Cindy commence à saisir toute la complexité des rouages qui différencient l'amateur du professionnel, et comprend très vite que l’on ne peut pas monter dans la cours des grands sans argent ni sponsors et qui lui faudra beaucoup de temps et d'abnégation pour parvenir à son objectif d'animer sa propre écurie.
Son objectif : les jeunes chevaux
Cindy réfléchit beaucoup à ce qu’elle a vu, entendu, appris et vécu ; elle décide de se consacrer à la formation des jeunes chevaux. Elle s’engage au Haras de Vulsain qui est une véritable référence pour la formation des jeunes chevaux. « La vie au Haras de Vulsain a été très enrichissante pour bien comprendre le fonctionnement du métier ». Commente-t-elle. « Là-bas, j’ai réalisé très vite que rien n’est simple ni acquis. C’est un métier formidable, mais il exige d'avoir les épaules larges et de serrer fort les dents. J'y ai découvert toute sa profondeur et sa rudesse ».
Durant trois ans encore, entre Toscane et Tessin, Cindy va s'enquérir d’autres expériences au contact des jeunes chevaux, la conduisant plus particulièrement à s'intéresser aux «entiers» et à l’enseignement. Jamais rassasiée, Cindy pousse même jusqu'à l'entraînement des trotteurs, histoire de voir comment les autres procèdent dans leur lointaine discipline.
L'Italie, marquera plus particulièrement Cindy par les valeurs humaines. " Etre loin de chez soi, de ses repères et de ce que l’on connaît pousse à penser au sens que l’on donne à ce que l’on fait", remarque-t-elle. "Chaque geste avec chaque cheval à sa grande valeur et sa juste conséquence".
Après sept années passées sur les routes, Cindy décida de ramener son balluchon.
Retour au Mont-Cornu
Fin 2008, Cindy réinvesti le domaine du Mont-Cornu. Elle parle ainsi avec chaleur et reconnaissance de ses parents qui lui ont offert des chevaux, qui pendant son absence ont continué l’élevage et le travail sur le domaine. Respirant les essences des bois familiaux, les écuries dégagent, une atmosphère sereine, particulièrement apaisante pour les chevaux. L'implication familiale s'y traduit sous la forme d'une bonhomie permanente, chacun assumant sa partie du travail : le papa s’occupe entre autres des mises bas et du domaine, Steve le frère a la responsabilité des chevaux vivant au pré. Il y passe énormément de temps afin que les futurs athlètes soient en total confiance avec l’homme pour démarrer leur carrière.
Des plans pour la construction d’une halle de débourrage et d’un carré supplémentaire ont été déposés afin d’optimiser les installations.
Un développement en perspective
Les différents volets dans les quels Cindy veux orienter son travail sont : L’élevage, en mettant l’accent sur un bon suivi du poulain du point de vue santé, développement, relationnel, en restant très proche de la nature.
Le débourrage est un domaine que Cindy a très à cœur de faire bien dans le respect du cheval, en lui donnant confiance, envie de travailler, dans un climat positif avec bonne humeur. Elle insiste sur le fait de responsabiliser le jeune cheval en l’aidant à comprendre s’il fait juste ou faux. L'ensemble du débourrage est construit comme un temps de jeu, où le cheval profite des ses découvertes quotidiennes pour s’acclimater à un maximum de choses qu’il pourra rencontrer plus tard à l’écurie, sur la route, en forêt ou sur les terrains de concours.
Reprenant le même postulat utilisé pour le débourrage la mise en valeur de ses produits ou d’équidés qui lui sont confiés vise avant tout le confort du cheval et du cavalier. Ce confort sera physique, en offrant de la souplesse au cheval, et moral par la mise en confiance de l'animal. Ceci est donc la suite logique de l’étape précédente qui l’amène à monter les jeunes chevaux en concours.
Le commerce fait également parti de ces prestations, « comprendre exactement les désirs du cavalier et lui présenter le cheval qui lui correspond est la plus belle manière de vendre les chevaux ». Pour ce faire, Cindy pourra proposer au futur propriétaire un cheval issu de ses écuries ou d'autres élevages.
Puis prend place à L’enseignement qui est un sujet qu’elle a creusé durant toutes ces années. « Faire un travail adapté au cavalier et au cheval, leur donner confiance, travailler la souplesse du cheval et du cavalier pour les amener à être en harmonie l’un avec l’autre dans la légèreté et l’équilibre ». Voilà tout l’objectif de son enseignement.
Non effarée par l'ampleur de la tâche qui l'attend, Cindy sait qu'elle dispose aujourd'hui des clés pour réussir, son aboutissement ultime n'étant pas l'accumulation des gains, mais véritablement la synthèse des expériences pour ne plus penser qu'homme-cheval…
Nota : Dans le cadre du comité de l’AEN Cindy vient de reprendre le poste de vice-présidente, elle a été plusieurs années la présidente du concours hippique du Mont-Cornu. Un beau concours s’organise à nouveaux cette année sous les guides de son père soutenu par Cindy en tant que vice-présidente et toute l’Amicale du Mont-Cornu.
Quelques questions :
CB Quel est le premier acte du débourrage ?
CL : L’observation du cheval au pré ou dans son boxe, entrer en contact avec lui sans vouloir tout de suite lui mettre quoique ce soit comme harnachement. Ecouter, regarder, comprendre avec le cœur.
CB. Le deuxième objectif ?
CL : créer un lien, que le cheval ait envie de m’approcher ; suivra le travail a pied, qu’il marche à côté de moi que l’on continue à créer un lien de confiance.
CB. Jusqu’à quel niveau un jeune cheval est-il en débourrage ?
CL : Le cheval reçoit l’éducation à pied et les premières bases sous la selle et termine son débourrage par ses premières sorties en promenade
CB Combien de séance te faut-il pour qu’un cheval accepte le cavalier avec la selle sans longe ?
CL : Il m’a fallu seulement 5 séances pour débourrer les chevaux qui ont été élevés à la maison. C’était les débourrages les plus faciles. Les chevaux qui ont reçu moins d’attention me prennent beaucoup plus de temps
CB. Combien de temps faut-il compter pour le débourrage d’un jeune cheval ?
CL : Pour chaque cheval, il faudra un temps différent, raison pour laquelle je travaille sur un mode de forfait afin de pouvoir assurer un travail sûr et concret dans le respect de son évolution.
CB. Qu’est-ce qui est le plus important dans le débourrage ?
CL : Que le travail soit fait en totale confiance avec l’homme. Pour le cheval c’est une grande étape de sa vie. Pour moi c’est un honneur de pouvoir lui offrir cela. Il faut lui donner cette confiance, répondre à ses peurs et lui ouvrir un chemin de vie dans le respect de sa propre évolution.